En ce qui concerne les boîtiers de montres, l’acier fait largement la course en tête. Ses qualités mécaniques et son prix attractif en font le matériau idéal pour habiller nos garde-temps. Pour plus d’exclusivité ou de prestige, on a plus facilement recours aux métaux précieux et leurs alliages comme l’or rouge, l’or blanc, le platine, etc. Le bronze fera plutôt son apparition dans le secteur convoité des montres de plongée vintage. On retrouvera les céramiques et les fibres de carbone plus particulièrement chez les marques qui souhaitent surprendre avec des collections de montres qui sortent du commun.
La grande majorité des amateurs de montres ont déjà entendu parler de ces matériaux. Les céramiques et les bois colorés sont déjà un peu plus spécifiques. Et puis il y a les matières vraiment plus surprenantes : épave de navire, jean’s ou encore fromage (!). Ça paraît fou – et bien ça l’est ! Voici notre sélection des matériaux pour montres-bracelets les plus fous.
Du denim chez Hublot
Du denim sur une montre ? Pourquoi pas pour le bracelet, aurait-on tendance à penser. Mais Hublot ne serait pas Hublot si la marque n’avait pas repoussé les limites du concept de matière. Pour sa Big Bang Jeans, Hublot ne propose pas uniquement d’habiller le bracelet en denim, mais le cadran aussi ! Cette montre risque d’effrayer les maniaques qui auraient peur de voir des peluches apparaître sur leur cadran. Elle s’adresse d’autant plus à ceux qui n’aiment pas les garde-temps trop minimalistes et discrets.
Du graphène chez Richard Mille
Difficile de ne pas remarquer les montres de la marque Richard Mille. Si on la trouve au poignet de sportifs et d’acteurs célèbres, elle est également très active dans le sponsoring automobile et à la tête de boutiques aussi impressionnantes qu’exclusives. Son nom est même cité dans les chansons de pop actuelles, au même titre que des marques comme Patek Philippe, Rolex et Audemars Piguet. On comprend ainsi très vite pourquoi les Richard Mille ne sont pas simplement en acier.
En 2010, des chercheurs de l’Université de Manchester se voient remettre le Prix Nobel de Physique pour leurs recherches sur le graphène. Dès que de nouvelles matières font leur apparition, il y a fort à parier qu’elles finissent par habiller une montre. En collaboration avec McLaren Applied Technologies, le spécialiste des matériaux North Thin Ply Technology et l’Université de Manchester, Richard Mille a créé le premier garde-temps qui emploie le graphène, un matériau hautement innovant : la RM50-03 McLaren F1. Combiné avec un composite en fibres, le graphène devient plus rigide. On retrouve cette matière innovante sur la lunette et les composants des boîtiers sous l’appellation Graph TPT. Résultat : un chronographe à rattrapante avec tourbillon qui ne pèse que 40 grammes.
Les restes du Titanic pour RJ
En matière de design fou, RJ (anciennement Romain Jerome) pourrait bien apparaître dans les classements les plus bizarres avec ses montres à l’effigie de Donkey Kong, PAC-MAN, Hello Kitty ou encore des Space Invaders. Mais la manufacture restructurée en 2018 frappe également fort du côté des matériaux : la collection Steampunk compte en effet des montres dont les lunettes sont partiellement composée de métal fondu provenant de l’épave du Titanic.
La lunette est ensuite artificiellement vieillie pour respecter le design de l’authentique Steampunk. Une hélice de navire revêt le cadran. Certains diront qu’elle est kitsch ou affreuse, mais cette montre est de toute évidence complètement folle.
Certina et Rado carburent au tungstène
Concevoir le verre saphir et le boîtier dans des matériaux extrêmement résistants aux rayures est de plus en plus courant. Ce n’était pas le cas dans les années 1970 quand Certina et Rado présentent conjointement la Diamaster. Les modèles Diamaster existent avec plusieurs calibres, automatiques ou à quartz, sans oublier la montre à diapason (désormais presque tombée aux oubliettes). Les cadrans faisaient souvent apparaître le logo des deux marques.
Toutes les variantes affichaient néanmoins un boîtier en carbure de tungstène, conçu à partir d’un procédé spécial. Les matières premières sous forme de poudre sont « cuites » sous pression à des températures extrêmes pour former une pièce solide. Le carbure de tungstène se caractérise par sa grande dureté et sa résistance aux rayures. Si vous aimez bricoler pendant votre temps libre, vous avez un autre point commun avec ce matériau : il est utilisé de manière standard dans les perceuses ou les fraiseuses.
Pour souligner la formidable robustesse de la Diamaster, un exemplaire a été envoyé à Mohamed Ali en 1976 alors qu’il se trouvait à Munich.
La montre au fromage de H. Moser & Cie.
Moser & Cie est une marque historique qui a été recréée et qui ne peut pas se référer, à proprement parler, directement à son passé horloger. Mais en quelques années seulement et avec toute la solidité financière nécessaire, elle s’est constitué une impressionnante ligne de fabrication et une vraie réputation dans la haute horlogerie.
Moser a dernièrement fait parler d’elle avec son Endeavour Perpetual Moon Concept et son cadran en »Vantablack » ultra noir. Les répétitions minute hautement complexes et les tourbillons sont presque monnaie courante pour la marque Moser.
Les provocations font également partie de son répertoire, comme en témoigne la présentation de la « Swiss Icons Watch » en 2018 qui combine de manière délirante des éléments de design de nombreuses marques horlogères et a véritablement fait sensation dans le milieu.
En 2017, la marque introduit l’unique Swiss Mad Watch. Cette montre devait attirer l’attention sur le label Swiss Made trop laxiste, qui accorde son précieux label à des montres dont la composition est bien loin d’être 100 % suisse. Le boîtier combine le matériau composite itr2 contenu dans les nanotubes de carbone avec le fromage suisse de type Vacherin Mont d’Or. Une sérieuse candidate au prix du matériau le plus absurde de cette liste.
La Swiss Mad Watch s’est vendue aux enchères chez Christie’s. La somme a été reversée à la Fondation pour la culture horlogère suisse.
Acier ? Rolex, Damasko, Sinn et tous les autres
N’avions-nous pas promis d’évoquer uniquement les matériaux hors du commun ? Alors qu’est-ce que l’acier vient faire dans cette liste ? L’acier fait généralement exclusivement référence au matériau fait de fer et d’une certaine quantité de carbone. Outre l’alliage 316L (souvent appelé « acier chirurgical »), le plus couramment utilisé dans les montres, il existe d’innombrables autres aciers. Nous souhaitions terminer ce classement en prenant position pour un matériau parfois considéré à tort comme « ennuyeux ».
Quelques exemples au sein de la sphère horlogère
- Rolex utilise l’alliage 904L pour ses boîtiers. Cet acier est encore plus résistant à la corrosion que le 316L et offre un meilleur rendu. Il est également plus difficile à travailler, ce qui ne devrait pas poser de problèmes particuliers au personnel hautement formé de Rolex.
- Sur presque tous les modèles Damasko, le boîtier est en acier martensitique. Sa résistance est bien plus élevée que celle des aciers non trempés. Il ne s’agit pas seulement d’un revêtement de surface durci pouvant s’écailler, non, on peut dire que tout le boîtier a été durci.
- L’U1 de Sinn est une montre de plongée conçue dans le même acier que les sous-marins, soit un acier amagnétique et totalement résistant à la corrosion. Si la première propriété est plutôt nécessaire au camouflage des sous-marins, la résistance à la corrosion – à condition que la montre soit en contact régulier avec l’eau de mer – offre des avantages évidents. Même les montres de plongée en acier les plus redoutables devraient, si l’on suit les recommandations du fabricant, être rincées à l’eau salée après la plongée. Avec l’U1, le porteur n’a plus à se soucier de quoi que ce soit.
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