Montres russes

Les montres russes représentent un ticket d'entrée avantageux dans l'univers des montres mécaniques. Les montres vintage en bon état ont un bon rapport qualité-prix. La qualité des montres CCCP d'occasion n'arrive tout de même pas à la cheville des montres suisses. Les quatre lettres cyrilliques CCCP sont une abbréviation pour l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Les montres-bracelets russes sont particulièrement robustes, fiables et durables. Les exemplaires non portés plus contemporains peuvent valoir plusieurs milliers d'euros.

Les montres russes de Poljot sont particulièrement appréciées par les collectionneurs. Comme la marque originale ne produit plus de garde-temps, on ne trouve que des montres d'occasion. Les montres vintage de l'union soviétique, produites avant 1991, sont des pièces de collection très prisées. Il y a près de 20 ans, les montres CCCP pouvaient être trouvées au marché aux puces, mais aujourd'hui il est bien plus difficile d'obtenir des exemplaires en bon état. Les montres russes d'aviateur avec fonction chronographe jouissent tout particulièrement d'une bonne réputation. Le calibre Poljot 3133 est fondé sur le mouvement suisse Valjoux 7734. Le 3133 dispose d'un remontage manuel, il est robuste et fiable.

Les montres 24 heures de Poljot et celles disposant de la complication phase de lune sont encore plus rares. Vous pourrez trouver un chronographe vintage de Poljot en bon état pour environ 250 euros . La Poljot Buran existe également avec une fonction de chronométreur. Les exemplaires non portés coûtent environ 400 euros. Les chronographes suisses comparables battant au rythme du Valjoux 7734 se situent dans les 1000 euros. Une Breitling Datora des années 1970 s'achète aux alentours de 3000 euros.

Parmi les particularités de la famille Poljot, les exemplaires munis du calibre 2612. Ces montres russes disposent d'une fonction réveil. Si vous avez toujours souhaité n'avoir besoin que de votre montre pour vous réveiller le matin, celle-ci vous conviendra parfaitement. Ajoutons qu'elle est aussi très pratique pour voyager. En effet, qui prend son réveil lors de voyages d'affaires ou pour partir en vacances ? Vous trouverez une Poljot-Cal. 2612 à bon prix pour 200 euros. Chez Jaeger-LeCoultre vous trouverez également des montres suisses avec la fonction alarme : il s'agit du modèle Master Memovox. Pour les montres en acier d'occasion, prévoyez environ 5000 euros.

Poljot propose également des montres russes automatiques dont le style est plutôt sobre. Ces montres sont à acquérir à très bon prix pour seulement 150 euros. Le calibre 2416 à remontage automatique est souvent celui qui fait fonctionner ce genre d'exemplaires. Sporadiquement, vous pouvez aussi trouver des montres russes avec mouvements ETA. ETA est un fabricant suisse d'ébauches de calibres qui appartient au groupe Swatch. Beaucoup de fabricants suisses munissent leurs montres de luxe de calibres ETA.

Vostok est un autre fabricant très célèbre de montres russes. Les modèles Komandirskie et Amphibia sont populaires, très répandus et se trouvent à bas prix. L'Amphibia est une montre de plongée russe avec lunette tournante, accents lumineux et couronne vissée. L'Amphibia est étanche jusqu'à 200 m (20 bar) grâce à la façon dont son boîtier est construit. Des mouvements mécaniques à remontage manuel ou automatique permettent à la montre de fonctionner. Le calibre 2416b possède un remontage automatique ainsi qu'un guichet de la date. Les mouvements Vostok sont de vraies bêtes de somme. Certains amateurs de montres russes viennent même à parler de technique "indestructible". La Komandirskie et l'Amphibia s'achètent à moins de 100 euros. Cela vaut également pour les montres vintage et celles n'ayant pas encore été portées. Cependant, beaucoup de fans ne jurent que par les exemplaires datant de l'URSS.

Il existe désormais des montres russes neuves coûtant bien plus de 1000 euros. Celles-ci ont été développées par de jeunes fabricants qui n'ont commencé à produire des montres qu'à la chute du rideau de fer. La marque Poljot International en est un exemple. L'entreprise existe depuis le milieu des années 1990 et fabrique toutes ses montres en Allemagne. Malgré un nom chargé de tradition, on ne peut pas parler ici de "véritables" montres russes. Avec leur design, c'est bien plus le sentiment d'un style de vie russe que les montres Poljot International transmettent.

Les modèles phares de Poljot International possèdent des boîtiers en or massif et même un tourbillon. Des diamants sur la lunette augmentent davantage la valeur de ces montres squelettées. Les matériaux précieux et le travail minutieux valent bien leur prix. Ces exemplaires coûtent environ 17 000 euros. Sans diamant, la montre en or se situe dans les 12 000 euros.

Les montres russes sont réputées pour être très robustes, fiables et durables. Comme la plupart des calibres se basent sur des mouvements suisses et sont même fabriqués à l'aide d'unités de production suisses, ils font preuve d'une haute qualité, presque égale à celle de leurs modèles du pays alpin. Ceci, bien sûr, à l'exception de la précision. Une divergence quotidienne d'environ 30 secondes est tout à fait normale chez les montres russes. Néanmoins, avec un peu de savoir-faire et d'adresse, les calibres se règlent facilement. C'est pourquoi une performance chronométrique précise est tout de même possible.

La finition du boîtier et du bracelet ne peut pas non plus rivaliser avec celle des montres suisses. Les montres russes sont tout de même des garde-temps de qualité, qu'il s'agisse d'une montre de plongée russe de Vostok, d'une montre d'aviateur Poljot Aviator ou bien d'une montre classique dite "de soirée" conçue par Raketa. Chaque marque russe propose de bonnes montres mécaniques. Faites particulièrement attention à l'état des exemplaires des montres vintage. Laissez le professionnel vous donner le plus d'informations possibles et, si possible, jetez un coup d'œil à l'intérieur du boîtier.

La popularité des montres russes est en évolution constante depuis des années. Les plus prisées sont les montres vintage des années 1970 et 1980, fabriquées à l'époque de l'Union soviétique. Vous obtiendrez les informations les plus importantes des fabricants de montres russes dans les paragraphes suivants.

Parmi les fabricants les plus renommés et les plus importants de l'Union soviétique, la première usine de montres moscovite qui commença à produire des garde-temps en 1930. C'est ainsi la première usine de montres et la plus ancienne de l'Union soviétique. En 1964, on la renomma "Poljot". Poljot signifie "vol". Le nom fut changé en l'honneur du premier vol spatial habité de l'histoire. Le 12 avril 1961, le cosmonaute Youri Gagarine était le premier Homme dans l'espace. À bord du vaisseau se trouvait une montre Sturmanskie de la première usine de montres moscovite. "Sturmanskie" signifie "barreur".

Toutes les montres Sturmanskie sont très appréciées par les collectionneurs. Les chronographes avec le calibre Poljot 3133 sont aussi très populaires. La particularité de ce mouvement est qu'il se fonde sur le célèbre calibre suisse Valjoux 7734. Valjoux était un fabriquant d'ébauches spécialisé dans les chronographes. L'entreprise s'est entièrement investie dans le groupe swatch. Le calibre Valjoux 7750 est l'un des mouvements automatiques les plus connus et les plus fréquemment utilisés.

C'est à l'aide de machines suisses que Poljot créa le calibre-chronographe 3133. Lors de la crise du quartz dans les années 1970, les montres à quartz à bas prix venues d'Extrême-Orient inondèrent le marché européen. Les prestigieux fabricants suisses firent donc faillite. Beaucoup ont alors vendu leur usine de fabrication et, ainsi, leur savoir-faire à l'Union soviétique. La même chose se produisit après la Seconde Guerre mondiale. Les dessins techniques et les dossiers des entreprises Wempe et A. Lange & Söhne ont été traduits en russe et envoyés en URSS, en gage de réparation des dommages de guerre. De cette façon, l'Union soviétique se rapprocha du très précis chronomètre d'unité. Cette montre servit les navigateurs en mer. En outre, les machines et mouvements de Glashütte atterirent eux aussi en URSS. C'est pour cette raison que l'on créa une montre russe d'aviateur, version améliorée du calibre 59 du chronographe d'aviateur.

Parmi les calibres Poljot les plus célèbres, on compte le mouvement 2416 et le très populaire calibre réveil 2612. Ce dernier était fondé sur un calibre du fabricant suisse d'ébauches Venus. Pourtant, il ne s'agissait pas ici d'un réveil pour la chambre à coucher, mais bien d'une montre-bracelet mécanique avec fonction alarme. Il s'agit de la montre russe la plus connue dotée de la fonction alarme. De plus, il y avait plusieurs calibres à remontage manuel et calibres spéciaux avec indication du jour ou de la nuit ou affichage 24 heures. Le mouvement chronographe 3133 possédait une phase de lune ou une indication 24 heures. D'une manière générale, ces calibres russes sont réputés pour être très robustes et fiables. Poljot fabrique aussi des montres russes avec mouvement ETA. De cette façon, le calibre 2824 était utilisé dans beaucoup de montres automatiques. Le 2824 est un mouvement automatique très répandu utilisé par de nombreux fabricants suisses de prestige.

Après la chute du rideau de fer, le design de beaucoup de montres russes se rapprocha de l'allure des garde-temps occidentaux. En 2004, Poljot devint insolvable. L'entreprise Maktime récupéra de grandes parts de la production, mais croula également sous les dettes en 2011. Des noms de marques comme Aviator, Buran, ou Sturmanskie furent repris en 2004 par le fabricant de montres russe Volmax.

Aujourd'hui encore, l'offre de montres-bracelets russes neuves de la marque Poljot est conséquente. Mais il manque souvent certaines précisions, comme par exemple, s'il s'agit de modèles d'anciens stocks ou bien de répliques. Il est souvent difficile de définir le pays d'origine de ces montres. Alors prenez garde lorsque vous achetez une montre russe Poljot. Examinez bien l'annonce et interrogez le professionnel sur des détails comme l'année et le lieu de production. Le calibre est aussi un point sur lequel il faut prendre le temps de s'arrêter. Il existe des montres-bracelets de la marque Poljot International qui proviennent d'Allemagne.

Les montres russes fabriquées avant 1991, et donc encore pendant l'époque soviétique, sont des pièces rares. En général, les montres-bracelets russes sont de bonne qualité - les collectionneurs et les passionnés le savent. C'est pourquoi elles sont de plus en plus demandées ces dernières années - cela se remarque notamment dans leurs prix. Les montres vintage des fabricants russes se font toujours plus rares, et sont donc plus chères.

Aux côtés de Poljot, Vostok est l'un des fabricants de montres russes les plus renommés. L'entreprise est surtout connue pour ses montres militaires comme la montre de plongée Vostok Amphibia. "Vostok" indique le point cardinal "est". L'entreprise fut créée en 1942 sur ordre de Joseph Staline. Pendant la Seconde Guerre mondiale, on délocalisa les ateliers de fabrication vers l'est à cause des troupes de la Wehrmacht qui se rapprochaient. Aujourd'hui, le siège de l'entreprise est à Tchistopol, à environ 800 km à l'est de Moscou. Vostok était l'un des fournisseurs officiels des troupes soviétiques et fournit aujourd'hui encore les forces militaires russes. Le fabricant produit aussi des garde-temps pour civils. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise produit des montres de bord pour véhicules militaires, avions et même pour les sous-marins militaires. Les montres-bracelets se sont également ajoutées à la collection.

Les montres les plus célèbres de Vostok sont les Komandirskie, mot qui signifie "commandant", et la montre de plongée Amphibia. Les deux modèles existent depuis les années 1960. Les exemplaires fabriqués pour le ministère de la Défense et disponibles seulement dans des magasins spéciaux possèdent l'annotation "ЗАКАЗМОСССР" sur le cadran. Les montres Vostok avec cette note sont très prisées par les collectionneurs puisqu'elles proviennent de l'époque soviétique et sont de véritables montres militaires . Les montres Vostok-Amphibia non portées peuvent se trouver à bas prix. Elles sont bien travaillées et sont réputées pour être résistantes à toute épreuve.

L'une particularité de la Vostok Amphibia réside dans le fond de la montre en deux parties vissé à la grande couronne. Sous le couvercle du fond du boîtier se trouve une large garniture. Un anneau vissé au boîtier presse le couvercle fermement à la garniture. Ce système présente l'avantage que la garniture ne s'abîme pas à l'ouverture du boîtier. Cela peut arriver avec les garnitures habituelles lorsque le fond est vissé sur un anneau en caoutchouc. En outre, le couvercle de l'Amphibia appuie plus fortement sur la garniture avec toujours plus de pression extérieure de telle sorte que l'eau ne puisse en aucun cas rentrer à l'intérieur de la montre. Le Plexiglas utilisé au recto de l'Amphibia vaut lui aussi le détour. Celui-ci se détend en cas de pression croissante et protège de cette façon la montre. Les connaisseurs parlent de système auto-étanche .

Les mouvements des montres Vostok sont fondés sur des calibres suisses. Ils disposent du remontage automatique et de mouvements automatiques. Le calibre automatique 2416b - avec index horaire, 31 pierres, un système antichocs, 31 heures de réserve de marche et une fréquence de balancier à 19 800 alternances par heure (A/h) - est très répandu. Le mouvement automatique se laisse remonter manuellement. Mais la fréquence ne dispose pas d'un stop seconde. Le calibre manuel 2414 propose des valeurs comparables. Uniquement la réserve de marche est, avec environ 43 heures, plus haute que celle du mouvement automatique 2416b.

La Vostok Amphibia existe avec de nombreuses variétés de cadran. La majorité d'entre elles possède des motifs militaires. Ainsi, sur le recto de la montre, vous pourrez voir des chars d'assaut, des sous-marins ou des plongeurs. Il y a même des exemplaires avec les portraits de Joseph Staline ou de Vladimir Poutine. La plupart du temps, les cadrans sont noirs, bleus ou blancs. Assez caractéristiques de l'Amphibia, les accents lumineux sur les aiguilles et le cadran . Afin de contrôler les fonctions sous l'eau, l'extrémité de l'aiguille des secondes arbore un point lumineux.

Slava est une marque de fabrique et fait partie du nom de l'entreprise Deuxième Usine de Montres Moscovites qui fut créée en 1931. En français, le mot "Slava" signifie "réputation" ou même "honneur". La deuxième usine de montres moscovites utilisa ce nom de fabrique à partir du milieu des années 1950. Au début, seules les montres pour femmes portaient l'appellation Slava. Plus tard, il en était aussi de même pour les montres à quartz, les montres de poche et les réveils. Au fil du temps, le design des montres russes jouait un rôle moindre. Les chiffres de production importaient bien plus. C'est seulement à partir du milieu des années 1990 que les formes d'expression des garde-temps prirent de l'importance.

Parmi les modèles les plus connus de Slava, on peut citer les montres Pobeda dont les mouvements se fondent sur le calibre français LIP R-26. "Pobeda" signifie "victoire". La première usine de montres moscovites avait déjà bâti des plans de construction et des chaînes de production pour ce mouvement. La deuxième usine de montres moscovites développa encore ultérieurement le mouvement sous les appellations 2602 et 2602A. La distribution des garde-temps se déroula sous le nom de Pobeda. Entre 1946 et 1955, Slava comptait aussi une montre de poche avec le calibre 3602 dans son catalogue. Ce mouvement est basé sur le mouvement français Cortebert 620.

Depuis 1958, le nom de fabrique Slava fait partie de l'appellation de l'entreprise. Aujourd'hui encore, la deuxième usine de montres moscovites siège à Moscou où elle est dirigée en tant que société anonyme.

Raketa, "fusée" en français, fabrique des montres depuis 1961. L'entreprise siège à Saint-Pétersbourg. L'usine de montres Petrodvorets produit divers garde-temps : du bracelet aux montres de poche en passant par des montres spéciales pour les explorateurs polaires ou encore les montres militaires pour la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air. L'usine de montres Petrodvorets est l'entreprise la plus vieille de Russie d'avant l'instauration du communisme. Déjà avant 1721, le tsar Pierre I^er le Grand fit construire les sites de production. Au début, on créa des œuvres d'art de pierres précieuses pour les tsars et leurs familles. En l'honneur du premier vol spatial habité de l'histoire de l'humanité, l'usine de montres Petrodvorets nomma alors dorénavant ses montres "Raketa".

Avant que l'entreprise ne commença à fabriquer des montres russes et des mouvements, elle se limitait à la production de pièces pour la technologie militaire et l'industrie horlogère. En 1949, les premières montres-bracelets étaient produites sous le nom de Zvezda. Les montres russes Pobeda quittèrent, elles aussi les ateliers de l'usine de Saint-Pétersbourg. L'usine de montres Petrodvorets développa le mouvement de précision Raketa 2609N qui servit de base à une douzaine de mouvements de montres. Les montres Raketa existent avec calibre automatique, calendrier et indication 24 heures . Cette dernière convient particulièrement aux explorateurs polaires. En outre, l'usine de montres Petrodvorets créa des montres antimagnétiques utiles aux navigateurs de sous-marins, par exemple.

Dans les années 1980, l'usine a produit plus de 4 millions de garde-temps. Les montres Raketa ont servi l'Armée Rouge, la marine soviétique et l'armée de l'air. La population civile a, elle aussi, porté des modèles de montres de ce fabricant. De plus, l'URSS a exporté ses montres Raketa dans le monde entier. Les montres russes de Raketa ont la réputation d'être fiables et robustes.