Montres militaires

Les montres à usage militaire doivent être fiables et correspondre à leur description - ni plus ni moins. En service, la moindre défaillance peut avoir des conséquences terribles. Les montres militaires vont à l'essentiel, elles n'affichent pas de gadgets. En matière de boîtier, l'acier et le plastique dominent largement. On imagine difficilement que la montre en or puisse faire partie de l'équipement d'un soldat. En effet, produite en grand nombre d'exemplaires pour subvenir aux besoins des troupes armées, la montre militaire ne doit pas être coûteuse.

Il n'existe pas de définition arrêtée du terme de montre militaire. Ainsi, cette appellation peut être portée par des montres qui présentent certes les caractéristiques des montres militaires mais ont été conçues pour un usage civil. Bien que les soldats puissent également acheter ce type de montres, on ne peut pas véritablement parler ici de montres militaires.

Rares sont les garde-temps à avoir été spécialement commandés par l'armée de l'air, la Marine ou l'armée de terre. La plupart des fabricants décident ensuite de les intégrer à leur catalogue, afin que tout le monde puisse y avoir accès. C'est le cas de la Mark 11 conçue par IWC, l'une des montres d'aviateur les plus célèbres, au service de la Royal Air Force (R.A.F.) pendant plus de 30 ans. Elle a été commandée par le ministre de la défense britannique en 1948. Jaeger-LeCoultre est une autre marque à fournir les montres d'aviation Mark 11. Ce n'est qu'au début des années 1980 que la R.A.F. cesse de s'équiper de cette montre. IWC continue néanmoins de la produire. Son nom s'écrit désormais avec des chiffres romains, et même si la manufacture lui apporte quelques modifications, elle reste fidèle au modèle d'origine. La version de 2016 s'appelle Mark XVIII. Cela fait bien longtemps que les garde-temps sobres et parfaitement lisibles ne sont plus exclusivement réservés aux pilotes d'aviation mais figurent au catalogue d'IWC.

Il en va de même pour certaines montres de plongée de légende. Blancpain a par exemple développé en 1953 la Fifty Fathoms pour les nageurs de combat de la marine française. Munie d'une lunette tournante unidirectionnelle dès l'origine, la Fifty Fathoms partage avec la Rolex Submariner le titre de première montre de plongée jamais conçue au monde. Blancpain propose plusieurs versions de sa Fifty Fathoms, toutes inspirées de la version d'origine. Elle existe également en or ou en total look blanc et peut arborer des particularités telles un sertissage diamants ou un tourbillon. Elles n'ont alors plus que le nom en commun avec le modèle originellement conçu pour les nageurs de combat.

L'histoire de la Panerai Radiomir est unique. En 1938, la marine italienne commande à Panerai une montre de plongée qui soit fiable et parfaitement lisible. La marque crée une montre dénommée Radiomir en raison de la substance luminescente utilisée. Seuls les nageurs de combat de l'unité d'élite Gamma de la Marina Militare étaient équipés de la Radiomir. L'existence même de ce garde-temps était par ailleurs gardée secrète. En 1950, Panerai remplace la substance luminescente radioactive (et donc dangereuse) jusqu'alors utilisée et renomme sa montre de plongée Luminor. Si la Radiomir figure à nouveau au catalogue de la marque italienne, ses aiguilles et ses index ne sont plus recouverts de substance radioactive.

Deux autres montres de plongée célèbres, également créées dans les années 1950, étaient utilisées par les forces militaires : la Rolex Submariner et l'Omega Seamaster 300. Ces deux garde-temps n'ont pas été commandés par l'armée. La Submariner existe depuis 4 ans déjà lorsque le ministre de la défense britannique part en quête d'une montre de plongée fiable. Son choix s'arrête sur cette Rolex, à laquelle il faudra néanmoins apporter quelques modifications. Les attaches métalliques du bracelet de la Mil-Sub faisant partie intégrante du boîtier, on envisage un bracelet textile (ou NATO) qui, passant sous le fond de la montre, éviter que celle-ci se détache. La lunette agrandie est en argent, un matériau relativement souple qui affiche néanmoins une grande résistance aux rayures et ne casse pas. La pâte luminescente de la Mil-Sub est à base de tritium. Le cadran de ces modèles affichent un T entouré d'un cercle, au-dessous duquel l'étanchéité du garde-temps est indiquée. Rolex poursuit la production de cette version militaire de la Submariner jusqu'à la fin des années 1970.

L'Omega Seamaster faisait également partie de l'équipement des Britanniques. En dépit de son nom, elle a d'abord été utilisée par les forces aériennes. Car à sa sortie en 1948, la Seamaster n'est pas présentée comme une montre de plongée. Elle ne le devient qu'en 1957, avec l'introduction du modèle 300. Très vite, l'Omega Seamaster 300 intègre l'équipement officiel du Special Boat Service de la Royal Navy. Le look de l'actuelle Seamaster 300 rappelle le premier modèle de 1957.

Depuis plusieurs années, la Vostok Amphibia s'est muée en véritable icône dans le monde occidental. Il s'agit d'une montre de plongée mécanique originaire de Russie, dont la construction demeure presque inchangée depuis son introduction à la fin des années 1960. Pour répondre aux exigences du ministre de la défense soviétique, Michail Novikov et Vera Belov élaborent un processus d'étanchéité révolutionnaire. Plus la profondeur augmente et plus le contour du verre Plexiglas appuie sur le joint d'étanchéité qui scelle le cadran. Plus la pression de l'eau est grande, plus l'étanchéité est assurée. Le fond du boîtier est posé sur un joint en caoutchouc d'une largeur surdimensionnée. Un anneau en acier est à son tour posé sur le fond et vissé au boîtier. Il permet de presser le fond et l'anneau d'étanchéité contre le boîtier. Contrairement aux autres montres de plongée célèbres, le fond lui-même n'est pas vissé. Le joint en caoutchouc de l'Amphibia n'est ni agrandi ni étiré à l'horizontale, comme cela peut être le cas lorsqu'on visse ou dévisse un fond vissé. Ainsi, son joint d'étanchéité n'est changé qu'à titre exceptionnel, tandis que sur une montre de plongée ordinaire, cette pièce est facilement sujette à l'usure.

En présentant la Chronospace Military, Breitling affiche clairement son penchant militaire. Elle bat au rythme d'un calibre à quartz et arbore un affichage digital et analogique . La Chronospace Military fascine par sa fonction alarme/réveil, son timer et la prise en compte d'un second fuseau horaire. Elle résiste à une pression de 5 bar, soit 50 m de profondeur, ce qui en soi n'est pas une valeur importante pour une montre militaire affichée à 4000 euros.

Il existe bon nombre de montres à prix raisonnable qui portent l'appellation Swiss Military. On relève trois modèles de trois fabricants : la Swiss Military de Bubendorf, la Swiss Military Hanowa de Möhlin et la Swiss Military by Chrono de Soleure. Pour les marques Swiss Military, les calibres à quartz jouent un rôle déterminant.

Les mouvements les plus fiables et les moins coûteux se sont largement imposés dans les montres militaires que portent actuellement les soldats des différentes armées. Les US Navy SEALs portent des montres Luminox. On peut également apercevoir des Traser au poignet de certains soldats, ou même certains modèles de Casio. La Submariner et la Fifty Fathoms ne font plus partie de l'équipement militaire et sont de véritables articles de luxe.

Vous êtes à la recherche d'une montre sportive qui vous suivra partout, même dans des conditions extrêmes ? Les montres militaires sont fonctionnelles et robustes. Critère essentiel, elles doivent être parfaitement lisibles. Certaines montres militaires sont entre-temps devenues de véritables icônes du luxe.

La Submariner fait partie des montres les plus célèbres au monde. La première version plus rare à usage militaire porte la référence A/6538. Les autres numéros de référence que vous devriez prendre en compte sont les 5513, 5517 et la combinaison des deux références 5513/5517. Le numéro de référence 5513 est également utilisé pour des Submariner civiles. La 5517 est très demandée, ses aiguilles sont en forme d'épée. Le prix d'une Mil-Sub dépend de son état et du nombre d'exemplaires encore disponibles. Si la version civile des années 1950, référencée 6538, s'achète aux alentours de 40 000 euros, la version militaire vous coûtera bien plus cher. En l'espace de 20 ans, seuls 1200 à 1300 exemplaires de la Sub-Mil ont été produits, il n'est donc pas rare que les prix s'envolent au-delà des 100 000 euros. Certains exemplaires de la référence 5517 ont même été vendus aux enchères à près de 150 000 euros. La plupart du temps, les professionnels qui détiennent de telles pièces ne communiquent le prix que sur demande.

Souvent, l'acheteur se trouve confronté à un dilemme : faut-il acheter une montre militaire historique ou un modèle plutôt récent ? Un chronographe d'aviateur monopoussoir datant d'après la Seconde Guerre mondiale conçu par la marque allemande Hanhart vous coûtera entre 8000 et 9000 euros. Prévoyez la même somme pour une montre de plongée Fifty Fathoms non portée de Blancpain, au design traditionnel et équipée d'un calibre automatique. Les Fifty Fathoms avec boîtier en or rose vous coûteront néanmoins près de 23 000 euros.

Pareilles gammes de prix ne sont pas la norme. Actuellement, les montres militaires sont considérées comme des garde-temps que l'on porte au quotidien - ils affichent un excellent rapport qualité-prix . La plupart des modèles neufs s'achètent à moins de 1000 euros. Ceci vaut surtout pour les versions à quartz. Une Vostok Amphibia mécanique vous coûtera même moins de 100 euros , elle arbore un calibre automatique maison de type 2416 B .