Comme chaque année, le moment est venu pour les marques horlogères les plus influentes de se réunir et de présenter leurs nouveaux modèles au monde entier. Et la presse internationale ne sera pas la seule à pouvoir assister au salon cette année, puisqu’il ouvrira ses portes au public pour la première fois les 1 et 2 avril.
Pas moins de 48 marques horlogères sont attendues lors de cette édition. Et ce n’est pas tout, puisque la ville de Genève a également décidé de participer à l’événement. Ainsi, certaines enseignes horlogères de la rue du Rhône et des Rues-Basses ouvriront exceptionnellement leurs portes et offriront un aperçu de leur savoir-faire aux visiteurs.
Plus qu’un simple salon, le Watches & Wonders 2023 est une véritable expérience à vivre sur place ou en ligne sur la plateforme watchesandwonders.com. Mais qu’allons-nous y voir cette année ?
Davantage de montres en titane
Le titane a connu un regain d’attention en 2022. Ce matériau est en effet très résistant à la corrosion dans l’eau de mer et 30 à 40 % plus léger que l’acier inoxydable. En raison de sa solidité et de sa légèreté, le titane est largement employé en ingénierie aérospatiale et dans les dispositifs médicaux. En 2022, A. Lange & Söhne a ainsi présenté une édition limitée en titane de sa célèbre Odysseus, tandis que Rolex a dévoilé l’imposante Deepsea Challenge 50 mm en titane RLX. Davantage de montres seront peut-être constituées de ce métal robuste et léger cette année.
Bien entendu, il s’agit là de simples suppositions, mais voici les nouveautés que j’aimerais voir chez différentes marques participantes.
Vacheron Constantin
De nombreux amateurs de montres, moi y compris, rêveraient de voir une version entièrement en acier de la Vacheron Constantin 222 rééditée en or l’année dernière. Mais Vacheron Constantin ne se résume pas à la 222 et à l’Overseas. Tandis que cette dernière, très recherchée depuis l’avènement du COVID, semble être vectrice d’intérêt pour l’éminente manufacture, la collection FiftySix paraît quant à elle incomplète. Lancée en 2018 dans un contexte difficile, elle renferme actuellement des modèles dépourvus de complications, avec calendrier complet, avec affichage du jour et de la date et indicateur de réserve de marche ou encore de luxueuses versions avec tourbillon – mais aucun chronographe. J’aimerais donc voir un chronographe FiftySix animé par le calibre 5200 qui équipe l’Overseas, et si possible avec un diamètre de 40 mm ou moins qui remporterait à coup sûr tous les suffrages.
Panerai
Je lis toujours les publications de José Pereztroika sur les montres avec grand intérêt. Véritable expert, la lecture de son article concernant une Radiomir rare de 47 mm dotée d’un cadran à points datant de 1938 m’a donné envie d’une version moderne de ce magnifique modèle. Panerai n’ayant pas encore remis ce cadran inhabituel au goût du jour, il reste pour l’instant cantonné aux catalogues de ventes aux enchères et aux livres d’histoire.
Fait intéressant, une Radiomir avec cadran à points a fait son apparition sur Chrono24 il y a quelques années. J’ai demandé à José son avis sur cette Panerai Radiomir spécifique. Comme vous le savez sûrement, Panerai était spécialisée dans les montres militaires, ce qui explique que de nombreuses informations soient inaccessibles aux civils. « Je pense que ce cadran était conçu pour être plus précis. Mais il ne fonctionnait pas sous l’eau car il était trop lumineux et trop chargé », affirme José Pereztroika, spécialiste des montres de plongée et plus particulièrement des Panerai vintage. Il ajoute : « Il existe aussi une version de la Luminor avec un cadran à points qui date des années 1960 », ce qui ne fait que renforcer mon envie de voir une nouvelle Radiomir avec ce cadran particulier cette année.
Cartier
Cartier ayant déjà présenté une nouvelle version de la Tank Française de 1996 en janvier dernier, je n’espère rien d’extraordinaire dans cette collection. À titre personnel, je rêverais cependant d’une nouvelle version de la Tank Cintrée. Ce modèle a vu le jour en 1921, mais il est exclusivement disponible sur commande ou sous forme d’édition limitée depuis lors, ce qui en fait un garde-temps très particulier au sein du catalogue de la maison française. En 2021, Cartier a créé une édition limitée à 150 exemplaires de cette version affinée de la Tank. Présentée durant la pandémie de COVID, elle aurait été directement proposée à des VIP ou à d’éminents collectionneurs de montres Cartier.
J’aimerais par conséquent qu’une version moins limitée de la Cintrée voie le jour, même si cette Tank emblématique ne fête pas d’anniversaire cette année. Personnellement, j’opterais pour un modèle en platine, comme un rappel amical (et onéreux) du caractère intrinsèquement luxueux de la Cintrée de Cartier. Certes, aucun d’entre nous n’a réellement besoin d’une montre mécanique, mais comme le disait si justement Oscar Wilde : « Qu’on me donne le luxe et que les autres aient le nécessaire ! ».
Tudor
Tudor a le vent en poupe ces dernières années. La marque enchaîne les succès, parmi lesquels la Pelagos FXD en titane à la fois fine et robuste, et, plus récemment, la presque parfaite Pelagos 39. Toutes deux sont absolument magnifiques, en partie parce qu’elles sont dépourvues d’affichage de la date.
S’il s’agit d’une complication très utile, les guichets de la date nuisent bien souvent à l’esthétique du cadran. Dans le même esprit, je souhaiterais que la Black Bay Ceramic se décline en 39 mm. J’ai longuement hésité à acquérir une Black Bay Ceramic, mais je ne suis pas vraiment convaincu par son diamètre de 41 mm et son boîtier de 14,1 mm d’épaisseur. Avec son profil de seulement 11,8 mm, la Pelagos 39 est plus agréable à porter au quotidien.
Contrairement à Rolex, dont la Submariner est étanche à 300 mètres, Tudor se contente d’une étanchéité à « seulement » 200 mètres, ce qui demeure toutefois amplement suffisant pour se plonger dans les tâches quotidiennes, voire pour des séances de natation occasionnelles à la piscine municipale.
Chopard
En tant que grand amateur de titane, je suis ravi que davantage de montres soient constituées de ce métal léger. En 2021, Chopard nous a surpris avec son Alpine Eagle Cadence en titane limitée à 250 exemplaires et battant à la haute fréquence de 8 Hz. C’est un modèle magnifique, à la fois grâce au matériau employé pour la montre et le calibre, mais aussi grâce à son cadran particulièrement esthétique doté d’index bâtons à 3, 6 et 9 heures. On retrouve habituellement des chiffres romains à ces positions ainsi qu’à 12 heures sur le cadran de l’Alpine Eagle, ce qui lui donne un aspect quelque peu encombré (à mon humble avis).
Je souhaiterais donc que la marque présente une version de l’Alpine Eagle en titane susmentionnée avec un cadran noir et épuré, orné d’un seul chiffre romain à 12 heures. Je supprimerais également le logo en forme de flèche à 6 heures. Je me contenterais d’une fréquence de 4 Hz pour le calibre logé dans son boîtier de 41 mm, mais je serais extatique si Chopard proposait l’Alpine Eagle avec un boîtier de 40 mm, et ce avec ou sans chiffres romains et quel que soit le matériau.
Jaeger-LeCoultre
La célèbre maison de haute horlogerie Jaeger-Lecoultre fêtera ses 190 ans cette année. S’agissant de l’une des plus grandes manufactures de l’industrie horlogère, c’est un événement majeur. Plus tôt cette année, JLC a dévoilé The Collectibles, une collection capsule renfermant une sélection de montres historiques de la marque proposées à la vente en tant que modèles d’occasion. Ce nouveau programme s’adresse aux collectionneurs et aux amateurs désireux d’acquérir un morceau de l’histoire de « La Grande Maison ». Parmi les premières montres proposées figurent une magnifique Reverso ancienne, une Geophysic, une Memovox Parking, une Master Mariner Deep Sea ainsi qu’une Shark Deep Sea. Chaque montre est démontée, révisée et entièrement réassemblée par les maîtres-horlogers de l’atelier de restauration dédié de la manufacture.
Chaque garde-temps tiré de cette collection est livré avec un extrait des archives de Jaeger-Lecoultre, un bracelet neuf et un exemplaire du guide The Collectibles. Le recours à l’occasion n’a certes rien d’inédit – Rolex, Longines ou encore Oris proposent déjà des montres d’occasion et Linde Werdelin le fait depuis des années – mais pas sous forme de sélection.
Maintenant qu’elle s’est lancée sur le marché de l’occasion, quelles nouveautés la marque nous réserve-t-elle pour le Watches & Wonders ? Personnellement, j’aimerais qu’elle étoffe sa collection sportive Polaris. En 2022, deux modèles spectaculaires avec quantième perpétuel, l’un en acier, l’autre en or rose, ont rejoint la collection Polaris et laissé les amateurs béats d’admiration. Pourquoi alors ne pas créer une Polaris avec un tourbillon ? À la fois sportive et sophistiquée, contemporaine et classique, relativement imposante mais parfaite au poignet – elle refléterait parfaitement l’esprit de la maison.