L’un des principaux attraits de l’horlogerie de luxe et de la collection est qu’elles offrent une grande variété de modèles et de marques – il existe littéralement des montres pour tous les styles, tous les budgets et tous les goûts. Mais que feriez-vous si vous deviez choisir une seule marque pour le reste de votre existence ? Nos auteurs ont accepté de se soumettre à cet exercice, dont voici l’énoncé :
- Vous devez choisir une seule marque à porter jusqu’à la fin de vos jours
- Vous disposez d’un budget illimité
- Bonus : vous avez droit à un joker, c’est-à-dire que vous pouvez remplacer une montre de la marque choisie par un modèle d’une autre marque. Laquelle choisiriez-vous ?
Commençons sans plus attendre avec le candidat du jour, qui n’est autre qu’Aaron Voyles. En tant qu’amateur de montres, j’invente souvent des scénarios fictifs et laisse mon esprit vagabonder au paradis de l’horlogerie. Je conçois des collections hypothétiques avec un budget limité, je m’imagine vendre toutes mes montres pour acheter un seul garde-temps à porter jusqu’à la fin de mes jours, ou je crée ma collection parfaite avec une montre de plongée, un chronographe et une montre de soirée ou d’autres types de montres. Étonnamment, je n’avais encore jamais envisagé de réserver mon poignet à une seule marque pour le reste de mon existence. J’ai donc été assez amusé en découvrant les consignes de cet exercice. Je dois dire que j’ai immédiatement pensé à Rolex. Cette marque constitue l’essentiel de ma collection, et comme j’ai un style plutôt décontracté, les modèles sportifs de Rolex me conviennent parfaitement. Cependant, après réflexion, j’ai finalement changé d’avis. Certes, j’adore les Rolex, mais je doute qu’elles m’amusent toujours autant dans 40 ans. En d’autres termes, Rolex n’est pas suffisamment intéressante pour être la seule marque à mon poignet pour le restant de mes jours. Alors, quelle marque ai-je choisie ? MB&F.
Pourquoi MB&F ?

Si je devais expliquer pourquoi j’ai choisi MB&F comme marque ultime, cela pourrait se résumer en un mot : la diversité, qui est, comme on dit, le piment de la vie. Bien que j’aime beaucoup d’autres marques comme Rolex, Patek, Lange et bien d’autres encore, MB&F est la plus complète à mon sens. Son offre est si diversifiée sur le plan esthétique, mécanique et physique que je ne me lasserai probablement jamais de contempler ma montre, même après 50 ans, et ce quel que soit le modèle de son catalogue actuel – ou même futur, car je suis convaincu qu’elle nous réserve de belles surprises. Outre la diversité, j’estime que la marque choisie doit disposer d’un grand savoir-faire. Ses montres doivent m’intéresser au-delà de leur design, mais aussi de leur qualité de fabrication et de l’attention portée aux détails. Après tout, si je dois porter les montres d’une seule marque pour le reste de ma vie, je risque de passer beaucoup de temps à étudier leurs moindres détails, même les plus complexes. Or, et contrairement à MB&F, Rolex ne semble pas y accorder une grande importance, puisque la (très) grande majorité de ses montres ne possède même pas de fond en verre saphir.

Outre ces deux critères, je pense qu’il faudrait aussi que je sois en phase avec l’éthique de la marque. Bien que beaucoup d’autres marques me soient venues à l’esprit avant MB&F, elles étaient un peu trop sérieuses à mon goût, du moins pour que je puisse les porter jusqu’à la fin de mes jours. Cela recoupe probablement l’argument de la diversité avancé précédemment, mais la plupart des marques ont une esthétique presque immuable, en ce sens qu’elles utilisent généralement les mêmes formes de boîtier, les mêmes agencements de cadran, etc. pour leurs montres. MB&F adopte une approche beaucoup plus fantaisiste de la conception grâce aux sources d’inspiration farfelues de Max Büsser, et elle ne se prend donc pas trop au sérieux. Cette montre est-elle inspirée d’un chien, d’une méduse, de l’architecture des années 1960 ou d’un vaisseau spatial tout droit sorti d’un dessin animé japonais des années 1970 ? Voilà pourquoi je l’aime.
Mon premier choix
Je pourrais facilement énumérer des modèles MB&F et vous dire lesquels j’aimerais porter et pourquoi, mais je pense que je devrais plutôt vous dévoiler mon premier choix, même s’il n’est pas évident. J’hésite entre trois garde-temps différents : la LM Perpetual Evo, qui est la montre sportive de MB&F, la HM11 Architect, c’est-à-dire la dernière montre-bracelet de la marque qui s’inspire d’une maison, et la MB&F x Urwerk Experiment ZR012, qui est l’une des premières collaborations de MB&F et peut-être l’un de ses modèles les plus méconnus. C’est une décision difficile, mais je pense que ma préférence va à la ZR012.
Lancée en 2012, la ZR012 est techniquement issue d’une marque dérivée créée par MB&F et Urwerk et baptisée C3H5N3O9, qui est la formule chimique de la nitroglycérine. Inspiré du moteur Wankel à piston rotatif, l’affichage de la ZR012 comporte deux rotors triangulaires superposés qui indiquent les minutes et les heures selon des trajectoires linéaires. L’affichage qui en résulte s’apparente au système satellite d’Urwerk, dans lequel les aiguilles tournent sur une échelle fixe pour indiquer l’heure. Offrant une profusion de détails mécaniques, la ZR012 est probablement une montre que je pourrais contempler à l’infini, elle doit donc être mon premier choix. Au-delà de son cadran, la ZR012 se caractérise par une construction tout aussi unique. Limitée à 24 exemplaires, répartis en deux groupes de 12, l’un constitué de zirconium et l’autre de zirconium noir, la ZR012 affiche un design typique de MB&F. Avec son boîtier au design très proche de celui de la HM10, qui n’a été lancée qu’en 2020, la ZR012 est très en avance sur son temps. Dotée de cornes articulées comme celles de la HM4, la ZR012 épouse le poignet aussi étroitement que ses dimensions de 44 mm x 55 mm le lui permettent, tandis que l’utilisation du zirconium permet à son grand boîtier de ne pas être trop lourd. Il en résulte une montre unique et plutôt agréable à porter – ce qui risque d’être fort utile pour mes vieux jours !
Mon joker
Dans le cadre de cet exercice, j’ai le droit de choisir une montre d’une autre marque que MB&F. Même si je viens de vous exposer en détail les raisons pour lesquelles j’ai opté cette marque, notamment la diversité de son catalogue et le fait qu’elle ne se prenne pas trop au sérieux, ma montre joker n’est autre qu’une Rolex – et plus précisément la nouvelle Rolex Daytona en platine (réf. 126506). En plus d’être l’un de mes modèles préférés depuis toujours, cette Daytona est dotée d’un fond de boîtier transparent qui permet d’admirer à loisir le calibre 4131 automatique. Par ailleurs, son cadran bleu glacier est sans doute l’un des plus beaux du marché, du moins à mes yeux. Je pourrais ainsi passer quelques années à le regarder avec amour. Enfin, le mélange du bleu glacier, du brun et du platine, sa facilité d’utilisation et sa fiabilité sont tout ce que j’attends de ma montre ultime en dehors d’une MB&F. Et je pourrais même la monter sur un bracelet en cuir et la porter comme une montre de soirée, car comme vous le savez, MB&F n’est pas vraiment réputée pour l’élégance ni la sobriété de ses montres. Mais nous ne lui en tiendrons pas rigueur, n’est-ce pas ?