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Les Rolex résistent-elles aux conditions extrêmes ?

Par Tim Breining
31 janvier 2022
8 minutes
3:36

Avant l’été, nous vous avions présenté cinq montres adaptées aux conditions et aux activités extrêmes. Le moment est venu de nous intéresser aux conditions hivernales. Comment la plus célèbre des marques horlogères s’en tire-t-elle face à la neige et la glace (y compris en dehors des pistes olympiques), et existe-t-il des alternatives plus abordables, voire plus performantes ?

Rolex à l’épreuve des pistes : Submariner, Explorer et GMT-Master

Parmi les principaux avantages des célèbres modèles Rolex en acier figure leur robustesse, qui fait d’eux des garde-temps parfaitement adaptés non seulement à la vie quotidienne, mais aussi à la pratique des activités sportives. De nombreux propriétaires de Submariner, d’Explorer ou de GMT-Master II ne s’en séparent jamais, pas même la nuit – et ne la quittent pas non plus lorsqu’ils partent au ski. Celles-ci sont alors soumises à différentes contraintes, certaines prévisibles et d’autres non. Parmi les contraintes prévisibles figurent le contact avec la neige, les températures basses ou encore les vibrations constantes. Parmi celles qui le sont moins, on retrouve le contact avec les poignées de porte ou le mobilier après une soirée animée au bar ou encore les séjours dans la piscine ou au sauna.

Le cahier des charges de la Rolex idéale pour un séjour au ski ne se limite donc pas aux pistes. Le problème, c’est que la plupart des modèles sportifs en acier inoxydable sont aussi robustes les uns que les autres, puisque la structure de leurs boîtiers est identique. Ils sont suffisamment étanches, comportent une couronne vissée, et leurs bracelets en acier ne craignent ni les vibrations, ni la chaleur, ni le froid, ni l’humidité. Il nous faut donc élargir nos critères.

L’Explorer II « Polar Explorer » de Rolex.

Selon la distance que vous devez parcourir pour pratiquer le ski, une fonction GMT peut s’avérer utile afin de garder un œil sur l’heure qu’il est chez vous. L’Explorer II référencée 226570 surnommée, à juste titre, « Polar Explorer », est idéale en période hivernale et se fond parfaitement dans le décor grâce à son cadran blanc. Rolex elle-même se plaît à présenter l’Explorer II dans ce contexte, il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’elle soit mise en scène dans un décor de glace sur le site web de la marque. L’Explorer II n’est certes pas le seul modèle GMT robuste du catalogue Rolex, et elle est dépourvue de fonctions dédiées aux sports d’hiver, mais son apparence en fait néanmoins un choix idéal.

Par souci d’exhaustivité, il faut toutefois préciser qu’il existe effectivement une Rolex qui est liée au ski, ou plutôt à un skieur en particulier. Plusieurs références rares de chronographes Rolex des années 1950 et 1960 avec affichage du jour, du mois et de la date portent en effet le surnom de « Jean-Claude Killy ». À l’instar de la Daytona « Paul Newman », il n’existe pas de lien direct entre le multiple champion olympique et champion du monde et le modèle susmentionné – il en aurait simplement possédé un exemplaire.

La Daytona n’est pas un cas unique : le chronographe Rolex Dato-Compax Jean-Claude Killy

Les alternatives : la Big Crown ProPilot Altimeter d’Oris et l’Alpine Eagle de Chopard

Quelle montre peut offrir une véritable valeur ajoutée pour la pratique du ski ? La première réponse qui vienne à l’esprit est un chronographe capable de chronométrer les temps de descente. Mais ce serait trop simple, puisque cela vaut pour toutes les activités, sportives ou non.

Heureusement, il existe une complication rare, capable de faire sourire plus d’un amateur de montres en montagne, à savoir l’altimètre. Évidemment, pas n’importe lequel, mais un altimètre purement mécanique. Une prouesse qu’Oris a accomplie avec son modèle Big Crown ProPilot Altimeter, dont la production est désormais arrêtée. Si les altimètres mécaniques ne sont pas une nouveauté, le fait d’en intégrer un dans une montre-bracelet demeure impressionnant.

Un altimètre plutôt qu’une Rolex : la Big Crown ProPilot d’Oris

Pour mesurer la pression de l’air extérieur, l’une des couronnes doit être dévissée. Une membrane laisse passer l’air tout en empêchant la pénétration d’humidité. La montre n’est toutefois pas étanche lors de l’utilisation de cette fonction. Une aiguille en carbone particulièrement légère indique l’altitude en temps réel sur une échelle graduée. Grâce à son faible poids et à sa grande rigidité, celle-ci permet à l’altimètre de fonctionner de manière fiable malgré les faibles contraintes mécaniques.

À défaut de complication spécifique, la nouvelle édition de l’Alpine Eagle de Chopard présente une certaine connexion avec la pratique du ski. En effet, Karl-Friedrich Scheufele, l’actuel coprésident de Chopard, aurait proposé le modèle sportif St. Moritz à l’âge de 22 ans en partie à cause de sa passion pour le ski. Depuis sa première apparition en 1980 et l’arrêt de sa production en 2000, il a fallu attendre plus de 20 ans pour qu’une nouvelle version voie le jour grâce à l’engouement pour les montres sportives en acier à bracelet intégré. Le nom initial, « St. Moritz « , a disparu au profit de l’appellation « Alpine Eagle », plus percutante, et Chopard a ancré ce modèle dans le contexte du romantisme alpin et des sports d’hiver en participant à des projets de protection de l’environnement et en utilisant pour le boîtier un acier spécial conçu par le groupe autrichien Voestalpine.

Le ski s’immisce jusque dans le nom de l’Alpine Eagle de Chopard.

La Rolex idéale pour les randonnées hivernales et l’alpinisme

Toutes les randonnées ou les excursions en montagne durant l’hiver ne doivent pas forcément être extrêmes, mais il est intéressant d’évoquer également des activités qu’une grande partie de nos lecteurs est effectivement susceptible de pratiquer.

Comme vous l’avez sans doute deviné, une seule Rolex entre en ligne de compte lorsqu’il est question de montagne et de randonnée : l’Explorer. Nous avons certes déjà puisé dans la collection Explorer précédemment en optant pour l’Explorer II, mais le contexte historique qui entoure ce modèle ne nous laisse pas d’autre choix.

L’Explorer I de Rolex : la montre des explorateurs

L’Explorer originale a vu le jour 17 ans avant l’Explorer II, en 1954. En se basant sur les connaissances acquises en équipant différentes expéditions et ascensions de montres Oyster Perpetual, notamment l’ascension du mont Everest par Edmund Hillary et Tensing Norgay, Rolex a présenté l’Explorer comme la montre des vrais explorateurs.

La version actuelle en acier inoxydable, référencée 124270, est largement considérée comme l’archétype de la montre-outil et renferme également un calibre Rolex 3230 dernière génération depuis sa sortie en 2021. Avec 36 mm de diamètre, le grand public l’aurait trouvée trop petite il y a quelques années encore, mais elle s’inscrit parfaitement dans l’air du temps puisque la tendance est désormais aux diamètres plus petits. N’évoquons pas ici la controversée version bicolore, référencée 124273, et tenons-nous-en à la version en acier inoxydable, plus consensuelle, pour nos petites expéditions personnelles.

Formes et fonctions alternatives : Tudor, Seiko et Sinn

L’offre de montres de terrain robustes au design sobre et fonctionnel est pléthorique, qu’elles soient signées Hamilton, Seiko ou encore Citizen. Lorsque l’on recherche une véritable valeur ajoutée par rapport à l’Explorer de Rolex, on se tourne rapidement vers des marques telles que Sinn. Les modèles classiques, tels que la Sinn 836 avec bracelet en acier valent moins d’un tiers du prix catalogue des Rolex – et sensiblement moins que leur valeur marchande réelle. Pour ce prix, on obtient les éléments caractéristiques de Sinn, tels que le durcissement des surfaces du boîtier et du bracelet qui rend ce modèle techniquement supérieur aux montres de terrain et aux montres-outils conventionnelles.

La Sinn 836 : plus performante et meilleur marché que l’Explorer de Rolex ?

Si cela ne vous suffit pas, vous pouvez trouver votre montre idéale en effectuant une recherche sur la page d’accueil du site Web de Sinn au moyen de filtres tels que la déshumidification grâce à une capsule placée à l’intérieur du boîtier ou une plage de température de service de -45 °C à +80 °C. La marque Damasko propose des modèles plus exotiques, également dotés de boîtiers et de bracelets en acier durci et qui renferment des calibres de manufacture élaborés.

Si vous recherchez une alternative stylistique plutôt que fonctionnelle, la Black Bay 36 de Tudor est tout indiquée. Meilleur marché et moins évidente, la SARB033 de Seiko, dont la production a malheureusement cessé, est la coqueluche des amateurs de montres.

La Black Bay 36 de Tudor : une alternative évidente à la Rolex Explorer

Plongée sous glace avec la Deepsea de Rolex

S’il est une activité hivernale qui peut être qualifiée « d’extrême », c’est bien la plongée sous glace. Et puisque les amateurs de montres adorent la suringénierie, seule la Rolex Deepsea, étanche jusqu’à 390 bar (soit 3 900 m), peut se prêter à une activité aussi risquée. Elle doit ces performances à l’architecture particulière de son boîtier, que Rolex désigne sous le nom de système Ringlock. Dans ce système, l’énorme pression est absorbée par un anneau constitué d’un alliage d’acier spécial placé à l’intérieur du boîtier et maintenu contre le fond du boîtier en titane.

Dans le cas de la plongée sous glace, la montre doit en outre supporter les températures basses et être dotée d’une extension de bracelet offrant une marge suffisante pour s’adapter au poignet, y compris avec une combinaison de plongée de plus de 7 mm d’épaisseur.

La Sea-Dweller Deepsea de Rolex : la montre de tous les superlatifs

Bien entendu, la Deepsea de Rolex dispose d’une telle extension de bracelet. Mais il nous faut désormais répondre à une question qui n’aura sans doute aucun intérêt pour 99 % des propriétaires de cette montre incroyablement résistante à la pression : peut-elle effectivement résister à des températures inférieures à 0 °C dans l’eau et à des températures extérieures de -40 °C ? Heureusement, Rolex a répondu à cette question il y a plus de 10 ans déjà, et de manière impressionnante. En effet, l’expédition Under the Pole, également documentée sous forme de film, a notamment permis de démontrer la robustesse de la Deepsea de Rolex en l’exposant à des conditions véritablement extrêmes.

Modèle alternatif : la Prospex « Built for the Ice » de Seiko

La Prospex de Seiko pour les profondeurs glaciales

Si vous désirez une montre de plongée bon marché mais authentique, vos recherches vous mèneront rapidement à Seiko et sa collection Prospex. Imaginée spécifiquement pour les amateurs de montres vivant aux États-Unis, l’édition spéciale Prospex « Built for the Ice » est, comme son nom l’indique, conçue pour les eaux glaciales. Cela ne devrait toutefois pas empêcher les adeptes de Seiko, y compris à l’étranger, d’en acquérir un exemplaire en recourant à l’importation. En 2020, une première série de trois modèles dotés de cadrans à effet gaufré et du boîtier 45 mm de la Sumo de Seiko a vu le jour. Seiko a démontré leur aptitude à la plongée sous glace dans les eaux gelées du lac Michigan. Une deuxième série a été présentée en 2021, cette fois inspirée de la célèbre « Captain Willard ». Certes, ces deux modèles n’offrent pas la même résistance à la pression que la Deepsea de Rolex, mais leur étanchéité à 20 bar est amplement suffisante pour la plupart des utilisateurs, tout comme leur réserve de marche de 70 heures.

À propos de l'auteur

Tim Breining

Tim Breining

Je me suis intéressé aux montres à partir de 2014, pendant mes études d'ingénieur. Puis cette curiosité s'est transformée en passion. Comme mon université et le siège …

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