On dit que le temps n’épargne rien ni personne, mais il existe une exception à cette règle. Pendant longtemps, la montre mécanique a été vue comme l’accessoire masculin à acquérir à tout prix, à un point tel qu’on ne la percevait plus comme un accessoire, mais comme un objet de désir qu’il fallait absolument posséder et collectionner. Ceux qui ne comprennent pas vraiment cet engouement considèrent qu’il s’agit là d’une obsession un peu étrange. Pour quelle raison ? Et bien, pour eux, et c’est compréhensible, les montres mécaniques ne sont pas aussi accessibles financièrement que les montres à quartz (la réalité est toutefois un peu plus complexe). Mais il existe un autre facteur déterminant qui amène certains à affirmer que les montres mécaniques ne sont pas aussi remarquables qu’il y paraît, en plus de leur prix réputé élevé : elles n’ont pas la précision que l’on pourrait en attendre.
Depuis les débuts de l’horlogerie, le rêve de toutes les marques a été d’atteindre la perfection et plus encore la précision. Bien que les fabricants aient à cœur de s’assurer de la précision des pièces qu’ils produisent, à l’aide notamment d’un Witschi (un instrument qui mesure la précision des mouvements mécaniques), une légère variation quotidienne est inévitable. Il existe aussi des montres mécaniques qui disposent de ce que l’on appelle un mouvement « officiellement certifié chronomètre » car passé au crible par le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC). Qu’est-ce que cela veut dire ? Le COSC (organisation à but non lucratif) a été fondé pour mesurer la précision des mouvements et a édicté un ensemble de règles qui doivent être respectées à la lettre pour parvenir à faire certifier tout mouvement de montre mécanique fabriqué ou assemblé en Suisse.
Sachez néanmoins que certains mouvements conçus par des fabricants allemands, japonais ou même suisses, n’ayant pas reçu de certification, dépassent de fait les exigences du COSC.
Chaque mouvement, hors de son boîtier, est testé individuellement pendant quinze jours, dans cinq positions et à trois températures différentes. La variation ne doit pas dépasser -4 ou +6 secondes par jour pendant toute la durée du test, bien que certaines personnes estiment que ce critère n’est pas assez strict. Précisons tout de même que chaque jour compte 86 400 secondes !
La variation est si faible que si l’on comparait la précision de la montre à la traversée en bateau de l’Atlantique, disons de Londres à New York, cela reviendrait à s’arrêter à quelques centimètres du quai. Les fabricants de montres ont tenté au fil des années de supprimer ces écarts en développant des solutions innovantes telles que le mouvement tourbillon et plus récemment le mouvement Co-Axial, mais le fait est que les variations persistent.
Alors, la solution est-elle d’acheter une montre à quartz ? Pas vraiment, car ces montres peuvent aussi être certifiées officiellement chronomètres et néanmoins être soumises à des règles plus strictes encore que les montres mécaniques. Ainsi, la bonne question à se poser est la suivante : est-il important que votre montre soit « officiellement certifiée chronomètre » ? Je crois que cet aspect importe finalement assez peu, mais l’élégance qui se dégage d’un garde-temps mécanique, avec ses barillets, ses vis et ses rouages, donne plus envie de consulter l’heure qu’un iPhone. Sans compter que la montre n’a pas besoin d’être rechargée constamment.