La Rolex Daytona fêtera son 60e anniversaire cette année. L’histoire de ce chronographe légendaire, faite de hauts et de bas, est passionnante. Si elle compte désormais parmi les Rolex les plus populaires et les plus prisées au monde, cette Rolex sportive n’avait que très peu de succès dans les années qui ont suivi sa création. Comment la Rolex Daytona a-t-elle évolué au fil du temps ? Quelles sont les différences entre les références à quatre, cinq et six chiffres ? À l’occasion de son 60e anniversaire, (re)découvrons ensemble les différentes générations de Rolex Daytona.
Références à quatre chiffres : des débuts difficiles
Avec ses 40 mm de diamètre, la Rolex Daytona est aujourd’hui considérée comme une petite montre. Les dimensions de ce chronographe culte, jugées trop compactes, sont d’ailleurs l’un des rares points de critique des amateurs. Fait amusant, cela n’a pas toujours été le cas : au moment de sa sortie en 1963, la Rolex Daytona, qui mesurait alors 37 mm, était considérée comme surdimensionnée, ce qui lui a valu un accueil plutôt timide. La première Daytona, référencée 6239, était munie d’une lunette en métal de couleur noire, d’un verre en plexiglas et d’un calibre Valjoux à remontage manuel. Il faudra attendre 1965 et l’avènement de la référence 6240, étanche à 50 mètres, pour voir apparaître les emblématiques poussoirs vissés tels que nous les connaissons aujourd’hui. Les références 6265 et 6263, respectivement dotées d’une lunette en acier et d’une lunette en acrylique noir et toutes deux étanches à 100 mètres, verront le jour quelques années plus tard. Mais ce sont surtout les cadrans dits « Paul Newman », également nés à cette époque, qui sont entrés dans la légende. Il est cependant très difficile de déterminer combien de ces exemplaires sont authentiques. Une seule chose est sûre : le nombre de cadrans « Exotic Dial », tant appréciés de nos jours, est extrêmement limité, car cette version de la Daytona se vendait encore moins bien que les autres. Si les revendeurs Rolex étaient plus que ravis de se débarrasser des Rolex Daytona dans les années 1960, les références de Daytona à quatre chiffres se vendent désormais à prix d’or. Prévoyez ainsi entre 40 000 et 500 000 € selon les modèles. Cela donnerait presque envie de remonter le temps, non ?
Références à cinq chiffres : en route vers le succès
Introduites dès 1988, les références de Rolex Daytona à cinq chiffres ressemblent étonnamment aux modèles actuels, même si leur boîtier brossé leur confère un aspect nettement plus utilitaire. Outre leur traditionnel diamètre de 40 mm, les références 16520 en acier, 16523 en acier et or et 16528 en or sont déjà équipées d’un verre saphir et d’un mouvement automatique. Jusqu’à la fin des années 1990, ce dernier n’était d’ailleurs pas fabriqué par Rolex, mais par l’une de ses concurrentes, à savoir Zenith. C’est donc une version spécialement modifiée du calibre El Primero 4030, dépourvue de date et oscillant à une fréquence réduite de 36 000 à 28 800 alternances par heure qui anime ces modèles. Parallèlement, la Rolex Daytona se hisse lentement mais sûrement au rang de mythe. Ainsi, et alors même que les montres n’étaient pas aussi tendance à l’époque, il fallait parfois patienter jusqu’à dix ans pour obtenir une Rolex Daytona – ce qui a de quoi surprendre lorsque l’on connaît les débuts difficiles de ce chronographe désormais légendaire. De nos jours, les références de Daytona à cinq chiffres n’ont rien perdu de leurs attraits et sont loin d’être abordables, y compris pour les collectionneurs chevronnés, puisqu’il faut compter pas moins de 23 000 € pour acquérir une Rolex Daytona référencée 16520.
Références à six chiffres : la recherche de la perfection
L’avènement des références de Daytona à six chiffres en 2000 marque également celui du calibre de manufacture Rolex, présenté la même année et intégré à la référence 116520. Plus aucune trace ici de l’aspect montre-outil des précédentes générations de Daytona. Même les références de Daytona à six chiffres plus anciennes, à la fois élégantes et imposantes, n’ont pas grand-chose à envier aux éditions contemporaines de cette Rolex culte. Leur boîtier est entièrement poli avec une finition miroir et leur bracelet Oyster, partiellement poli, dispose d’un fermoir moderne et massif. C’est avec la référence 116500LN, présentée en 2016, que Rolex fait définitivement entrer la Daytona dans l’ère moderne. Sa nouvelle lunette en céramique lui confère un aspect particulièrement luxueux. Cette nouvelle version du chronographe culte est un subtil mélange de sportivité et d’élégance. Adaptée à la fois aux tenues décontractées et habillées, elle fait bonne impression dans toutes les situations. Son diamètre de 40 mm peut certes paraître un peu petit comparé à celui d’autres chronographes tels que l’Omega Speedmaster ou la Breitling Navitimer, mais je trouve cette édition moderne de la Rolex Daytona parfaite telle qu’elle est. Et si vous ne partagez pas mon avis, tout espoir n’est pas perdu puisqu’il est fort probable qu’une nouvelle Rolex Daytona voie le jour cette année à l’occasion de son 60e anniversaire. Rolex se contentera-t-elle d’un nouveau cadran pour célébrer cet anniversaire, ou surprendra-t-elle les fans avec une référence entièrement inédite et dotée d’un diamètre plus contemporain de 41 mm ? Réponse au plus tard lors du salon Watches & Wonders 2023. En attendant, une chose est sûre : si une nouvelle version d’un diamètre supérieur voit le jour, les prix des dernières Daytona de 40 mm ne tarderont pas à flamber. La valeur marchande de la référence 116500LN étant actuellement inférieure à 30 000 €, il serait peut-être judicieux d’en profiter tant qu’il est encore temps…