Les montres-bracelets affichent souvent la date, certaines ajoutent le jour de la semaine ou même le mois, la semaine calendaire et les années bissextiles. Les montres munies de complications comme le calendrier annuel ou le quantième perpétuel n’ont pas besoin d’être corrigées à la fin du mois. Mais peut-on réellement parler de « pertuité » ?
Affichage de l’heure, du jour de la semaine et de la semaine calendaire
Intéressons-nous d’abord à la façon dont les montres de luxe présentent les jours, semaines, mois et années sur leurs cadrans. L’affichage du jour en cours se fait le plus souvent via un guichet, que Rolex aime par exemple surplomber d’une loupe grossissante. De nombreuses manufactures sises à Glashütte comme A. Lange & Söhne agrandissent la date ou en offrent une vision panoramique – les NOMOS, Hamilton, ou Breitling arborent quant à elle bien souvent un guichet classique. D’autres montres affichent aussi le jour de la semaine sous forme abrégée et en deux langues à 3 heures, à gauche de la date ou en toutes lettres à 12 heures, plus rarement à d’autres endroits. Dans son nom, la Rolex Day-Date a déjà tout dit. Les fabricants Junghans, Sinn et, depuis le Baselworld 2019, Patek Philippe affichent les semaines calendaires sur le cadran.
La plupart de ces montres nécessitent une correction manuelle de leur date à la fin des mois de moins de 31 jours – à l’aide de la couronne ou d’un poussoir en particulier. Les propriétaires d’une montre munie d’un calendrier annuel n’ont besoin corriger leur garde-temps qu’une fois par an, fin février. Le premier calendrier annuel a été créé par Patek Philippe en 1996. Les montres à quantième perpétuel sont encore plus autonomes, parmi les meilleurs exemples citons la Rolex Oyster Perpetual Sky-Dweller.
Qu’est-ce qu’un quantième perpétuel ?
La complication que les horlogers appellent quantième (ou calendrier) perpétuel se base sur le calendrier grégorien, introduit par le pape Grégoire XIII en 1584, qui demeure une référence dans la plupart des pays du monde. Selon ce système, une année dite bissextile compense tous les quatre ans l’écart entre le calendrier de 365 jours et l’année solaire. Toutefois, ceci ne s’applique pas si l’année bissextile est divisible par 100. Si elle est divisible par 400, cette exception est omise.
Les exemplaires munis d’un calendrier perpétuel peuvent afficher les mois de différentes durées, février inclus, que l’année soit bissextile ou non, exceptions faites des exemples cités ci-dessus. Pour ce faire, les ingénieurs ont recours à une roue des années. Celle-ci déplace le disque des jours de deux ou trois crans supplémentaires à la fin des mois de moins de 31 jours, en utilisant la came des mois et un mouvement de levier très différencié. Avec le tourbillon et la répétition minutes, le calendrier perpétuel est donc l’une des plus grandes complications de la Haute Horlogerie.
Si l’année 2100 devrait normalement être bissextile, elle ne le sera pas : il n’y aura donc pas de 29 février et, même munies d’un quantième perpétuel, les montres nécessiteront alors une correction manuelle. Pour les montres-bracelets, la manufacture Andersen Genève a créé un mouvement muni d’un calendrier séculaire qui ne nécessite aucune correction manuelle, pas même en 2400.
Montres à quantième perpétuel
Les premières : de la Patek Philippe 97 975 à la Sky Moon Tourbillon
En 1925, Patek Philippe présente la première montre-bracelet munie d’un quantième perpétuel sous la sobre appellation « Nr. 97 975 ». En 1940, la manufacture genevoise lance sa production en série et introduit en 1941 le premier chronographe avec calendrier perpétuel (numéro de référence 1518). En 1962 suit le premier mouvement automatique avec calendrier perpétuel. Sans oublier que Patek Philippe a également proposé la première montre-bracelet avec calendrier annuel en 1996, la référence 5035J.
Parmi les montres phares avec calendrier perpétuel conçues par des manufactures traditionnelles, on compte la Sky Moon Tourbillon de 2001, l’une des montres-bracelets les plus compliquées au monde. Pour 1,5 million d’euros, vous pouvez acquérir cette merveille équipée d’un quantième perpétuel rétrograde, d’une répétition minutes, d’un tourbillon, de l’heure sidérale, de la carte de la voûte céleste avec mouvement des étoiles, des phases de lune et de l’affichage du mouvement angulaire de la Lune.
Affichée au tarif bien moins onéreux de 100 000 euros, la Patek Philippe Quantième Perpétuel Chronographe, référence 5270R, est munie depuis 2011 du calibre de manufacture à remontage manuel CH 29-535 PS Q, le premier mouvement chronographe de manufacture avec calendrier perpétuel.
La montre classique Patek Philippe Quantième Perpétuel est le modèle d’entrée de gamme de la série, elle coûte moins de 100 000 euros. La manufacture a récemment sorti une version très élégante (la référence 5320G) avec calibre de manufacture automatique 324 S Q qui propose l’affichage du jour, du mois et des années bissextiles ainsi qu’un guichet jour/nuit.
Calendriers perpétuels d’IWC Schaffhausen
En matière de calendrier perpétuel, IWC tire également son épingle du jeu : l’IWC Portugieser, l’ IWC DaVinci ou encore la Grande Montre d’Aviateur à quantième perpétuel en sont les meilleurs exemples. La Portugieser s’achète à partir de 20 000 euros. La manufacture munit ces modèles d’un disque séculaire valable jusqu’en 2499. On remarque tout particulièrement les modèles munis d’un double affichage des phases de lune pour les hémisphères nord et sud. Ils arborent également un guichet de l’année à quatre chiffres situé entre 7 et 8 heures. Les jours de la semaine sont indiqués à 9 heures, les mois à 6 heures et la date du jour partage un guichet à 3 heures avec la réserve de marche. Les montres battent au rythme du calibre de manufacture automatique 52615. Le grand boîtier de 44 mm de diamètre existe également en platine pour un prix aux alentours de 50 000 euros.
Montres allemandes à calendrier perpétuel
Parmi les chefs-d’œuvre de la Haute Horlogerie se trouve la Richard Lange Terraluna. Proposée en 2014 par la manufacture sise à Glashütte, la montre dispose non seulement d’un calendrier perpétuel mais aussi d’un affichage orbital des phases de lune. Au dos de la montre, le barillet affiche la position du soleil, la constellation entre la Lune, la Terre et le Soleil ne changera que d’un jour dans 1508 ans. La série de modèles n’est disponible qu’en or blanc à partir de 150 000 euros environ. La Glashütte Original Senator Quantième Perpétuel dispose d’une phase de lune simple à 8 heures et, comme les modèles A. Lange, de la grande date typique de Glashütte, mentionnée plus haut. Les modèles en acier inoxydable s’achètent dans les 10 000 euros, tandis que les versions en or coûtent environ 25 000 euros.
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